André Navarro

Poing levé pour André.
Respect camarade

J'ai voulu publier trois morceaux de musique, pour t'accompagner vers le grand nulle part, il s'agit de : Elegia al André Navarro (sur l'air Elegia al Che Guevarra du groupe Quilapayun), On the road again de Lavilliers et Prelude to a kiss, (version de Archie Shepp).

https://www.youtube.com/watch?v=glXFQOV2JBY

https://www.youtube.com/watch?v=LKSrqvJXPJU

https://www.youtube.com/watch?v=VeKJsOquzrA

Ciao l'ami, hasta luego camarade

Salut André,

Un camarade de plus qui tire sa révérence, comme une époque qui se ferme... Cela fait mal, cela écorche. Mais la vie s'accroche, continue contre vents et marées, contre ce système qui broie et tord les idéaux, avale et digères les rêves... Hommage d'un enfant pas comme les autres, fils de ton ami Jean-Claude Romano, JCR (un acronyme prédestiné), pour une vie militante, soudée et fraternelle. Une vie de combats, marquée, notamment par la Révolution Espagnole, une vie dans et hors des clous, une vie quoi...Amour du jazz, amours tout courts, discussions alcoolisées, discussions à refaire le monde. Ton amour du jazz est devenu le mien, un morceau de saxo, au milieu des vapeurs d'alcool, des discussions à n'en plus finir.

Même on ne se voyait plus, tu as eu une influence majeure sur moi, sur ma vie, face à des relations paternelles compliquées. Je garde dans mon regard d'enfant, une bande, de militants, d'amis (Toi, Jean-Claude, Francis, Michel, Christian, Xavier, Maya, Nuri, et bien sûr Odile ma mêre, puis Patricia, Christophe et plein d'autres... Et bien sûr Claire et Marion...Tout un monde, le tien, le nôtre...

A défaut d'avoir réussi à le changer, (le monde) vous avez passé le relais et c'est déjà énorme. Parce que comme l'écrivait Dianiel Bensaïd « Nous avons eu davantage de soirées défaites que de matins triomphants. Mais nous en avons fini avec le Jugement dernier de sinistre mémoire. Et à force de patience, nous avons gagné le droit précieux de recommencer. »

J'ai voulu publier trois morceaux de musique, pour t'accompagner vers le grand nulle part, mais cela n'a pas marché désolé, il s'agit de : Elegia al André Navarro (sur l'air Elegia al Che Guevarra du groupe Quilapayun), On the road again de Lavilliers et Prelude to a kiss, (version de Archie Shepp).

Ciao l'ami, hasta luego camarade

Salut André
Comme je te l’ai proposé lors de l’échange de nouvelle année, on va se revoir mercredi.
Mais pas vraiment comme je l’aurais souhaité.
Au moins une demi-vie adulte passée avec toi, en vue de toi.
Avec ses folies, ses nuits blanches, ses parties de contrée, ses discussions sur tout, à n’en plus
finir, ses soirées jazz, festivals cinéma, réunions parfois interdites, manifs, lacrymos et manifs
encore, puis repos-repas du guerrier parfois un peu trop arrosé ...jusqu’à (déjà cité ici par
Christian) la mitraillette tombée sous nos rires de la voiture de police devant la cité Campagne
Lévêque.
J’insisterais sur deux souvenirs qui résument bien pour moi ton humour et ton engagement :
1- Un meeting de soutien aux combattants espagnols, Franco est toujours là et tue, toi André
tu animes la réunion. Tu tiens à analyser devant nous l’attitude du Parti Communiste
espagnol clandestin. Pour cela tu utilises un interview de son secrétaire, Santiago Carillo.
Mais cet interview est dans le périodique « Lui » célèbre pour les filles dénudées. Alors
André ouvre « Lui » devant la salle provoquant un remou chez les spectatrices
priincipalement féministes. Remou vite contenu par la pertinence de ton analyse. Humour
provocateur de Navarro !
2- Et bien sûr notre coucou collectif à la Révolution Portuguaise en 75. Nuit, jour et nuit de
route puis Porto. Enfin Lisbonne, la grand place, encore après un an, pleine de salariés,
intellectuels et soldats discutant et veillant nuit et jour. L’espagnol d’André se mêle au
portuguais du cru. Puis hauteurs de Lisbonne avec les trotskistes portuguais au restaurant
« chez lapin », jambons accrochés au plafond. Nuri était du voyage. Je te salue,Nuri, dans
ta peine.
Cet internationalisme ne t’a jamais empêché, André, de savoir que tu es né quelque part, sans
en être un « imbécille heureux », n’en déplaise à Brassens. Moi, je suis né Provençal du
contrefort des Alpes, tu es né Catalan comme ton père (que j’ai croisé), mais pas du même
côté de la frontière. Nous avons échangé Perpignan, les Pyrhénées, les cargolades avec le
plateau de Valensole, les Alpes (basses), les fêtes de village. Je t’en remercie.
De même ta passion de la corrida (que tu as voulu m’expliquer sur les gradins d’Arles (ou
Nimes), et qui t’a laissé groggy bien après ton anniversaire cinquantenaire de toréador) ne t’ a
jamais empêché de respecter celles et ceux qui la combattent : je me souviens de tes
félicitations pour la chanson de Cabrel.
André, à bientôt peut-être pas, mais tant que je vis dans mon coeur.
Mon amie Frédérique qui t’as connu (et les a rencontrées) se joint à moi pour embrasser
Marion et Patricia.
Et bien sûr Claire que j’ai connu bébé, dans ses épreuves d’enfant (pas seulement
heureusement), que j’imagine aussi dans une immense tristesse.
Michel